Plus de deux mille ans d'histoire.
D'abord peuplée par les celtes et les Gaulois aux V siècle avant J.C., ce ne fut qu'en 218 avant J.C., que les Romains
firent de Crémone une place forte stable pour résister aux assauts des Gaulois et plus tard des Carthaginois de Hannibal.
D'illustres personnages de l'époque furent originaires de Crémone. Le poète Virgile y fit en partie ses études.
La ville était très florissante à la fin de la République (27 av. J.C.). Grâce à la construction de nombreuses routes
importantes comme la via Postumia, la via Mediolanensis et les routes qui conduisaient à Bergame et Brescia, Crémone se
transforma en un important nœud de communications créant ainsi culture et richesse. Sa position géographique au bord du
Po favorisa largement son développement.
Ensuite, la cité et son territoire fut le théâtre de guerres et commença à perdre de son importance. De très beaux
mosaïques conservés au musée civique, remontants aux I, II et III siècle après J.C., témoignent de la beauté; et de l'opulence
perdues de la ville.
En 451, le christianisme commença à de s'épanouir à Crémone. La ville, toujours convoitée à cause de sa position
géographique passa succéssivement sous le contrôle des byzantins puis des lombards.
Suivit une longue période de luttes intestines entre l'archevêché et le peuple.
Puis ce fut la guerre entre les Guelfes Bataille de Cortenuova (partisans des papes) et les Gibelins (partisans des empereurs
romains germaniques). Au cours des années, des rivalités territoriales et économiques nacquirent entre les Communes.
Si une ville était guelfe, sa rivale était certainement gibeline. Crémone prit le parti de l'empereur Federico Barbarossa pour écraser
Milan et devint le centre d'une grande seigneurie en Lombardie et Piémont. En 1266, à la suite de l'effondrement des Gibelins,
la ville subit la vengeance des guelfes puis celle des gibelins lorsqu'ils la reprirent. Il était fréquent, à l'époque, que pour
des raisons économiques ou territoriales, les alliances se faisaient et se défaisaient très rapidement.
La cité passa de mains en mains des Cavalcabò aux Visconti puis ce fut Francesco Sforza qui la reçut en dote de sa femme Bianca
Maria Visconti.
Venise, qui avait des vues sur Crémone, fut défait en 1431 lors d'une bataille fluviale par Sforza.
La France, par le traité de Blois (1499), donna la ville à Venise qui la dirigea jusqu'en 1509. Les espagnols (1525) succédèrent
aux vénitiens jusqu'en 1702. Ce fut ensuite le tour des autrichiens qui furent battus quelques années plus tard en 1796 par les
français de retour en Italie jusqu'en 1814. Crémone entra à faire parti du Royaume d'Italie. De nouveau aux mains des autrichiens,
en 1848 elle se rebella et expulsa l'occupant. Cent ans plus tard, La ville joua un rôle important avec la résistance durant
la 2° guerre mondiale et fut sévèrement bombardée en 1944.
Crémone est aujourd'hui chef-lieu de province. C'est une ville tranquille surtout consacrée à l'agriculture mais aussi à
l'industrie agro-alimentaire et à la construction des violons. Située au centre de la Vallée du Po avec un territoire délimité
par les fleuves Po, Adda, Oglio et Serio, Crémone a un climat souvent humide, ce qui veut dire brouillard en hivers et temps
lourd en été. Le cours des siècles lui a légué en héritage de nombreux édifices très intéressants, autant sacrés que civils.
De plus Crémone peut vanter une toute particulière tradition musicale. Celle - ci s'est exprimée au cours des siècles grâce à
de grands musiciens et compositeurs. Cette tradition musicale s'est exprimée dans les années 1500 par de nombreux artistes tels
que Claudio Monteverdi, Amilcare Ponchielli. Mais c'est dans l'art de la lutherie que Crémone atteignit son plein épanouissement
au XVII siècle avec l'incomparable production d'Andrea et Nicolò Amati, ainsi que Giuseppe Guarneri et du plus célèbre Antonio
Stradivari. Cette tradition est encore aujourd'hui bien vivante.
Il ne faut pas manquer de visiter le centre historique avec sa tour de guet, la plus haute d'Italie. Du haut de ses 115 mètres,
on peut admirer toute la plaine Padane jusqu'aux Alpes. La cathédrale est une construction lombardo-gothique du 12° siècle. A
son côté,on trouve le baptistère octogonal construit en 1167. L'Hôtel de Ville et la loge des miliciens (13° siècle.) complètent
le cadre d'une très belle place. Le palais de l'Hôtel de Ville renfermait une précieuse collection de violons anciens aux noms
célèbres comme Stradivari, Guarneri e Amati. Aujourd'hui, la collection est au Musée du Violon.
A ne pas oublier les autres musées: Museo civico, Museo Archeologico; ses églises: San Michele est une basilique romane du 12° siècle, San Agostino (14° siécle) conserve à l'intérieur une œuvre de Perugino (1495); San Agata est une abbaye avec des fresques de G. Campi; San Gismondo a de remarquables peintures murales d'artistes crémonais du 16° siècle.